vendredi 26 février 2016

L'émancipation de Marie Madeleine BOURCIER

Marie Madeleine BOURCIER
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Modeste Anne Madeleine BOURCIER
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Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Lors de la vente des biens de son défunt père en 1827, j'ai découvert la mention de l'émancipation de Marie Madeleine BOURCIER devant le juge de paix d'Écommoy. L'occasion pour moi de découvrir ces archives de justice de paix (qu'on doit moins demander aux archives que les archives notariales vu leur parfait état de conservation). 


(source : Archives départementales de la Sarthe - 4 U 9/92)
Aujourd’hui
cinq juin, mil huit cent vingt sept, 
par-devant nous pierre Lavayssière, 
juge de paix du canton d’Ecommoy, département
de la Sarthe, assisté du sieur jean Brice Avranche, 
notre Greffier, soussignés, 
Sont volontairement comparus les parens
ci-après dénommés, composant le conseil de 
famille de Marie Magdelaine Lebourcier, agée
de vingt ans, issue du légitime Mariage de feu
julien Lebourcier décédé à Marigné il y a six
semaines, en son vivant cultivateur, avec Marie
Gasnier décédée il y a cinq ans : savoir au côté
paternel, 1° Louis Lebourcier, cultivateur au dit
Marigné, oncle de la mineure ; 
2° françois Lebourcier, journalier demeurant même
commune, aussi oncle de la Mineure ; 
3° pierre fouineau, cultivateur demeurant même
commune de Marigné, oncle allié de la Mineure ; 
4° au côté Maternel, julien Lebourcier, jour-
nalier au dit Marigné frère consanguin ; 
5° Toussaint hirbet, scieur au long, demeurant
a Marigné Beau frère de la Mineure.
6° Et jean Bellanger, journalier à Marigné, 
ami pris a défaut de parens sur les lieux.
Les quels parens constitués En conseil de famille
sous notre présidence aux termes de l’article quatre
cent seize
du code civil, nous ont dit après une 
mûre déliberation, que la Mineure Marie
Magdeleine Lebourcier avoit toutes les qualités
necessaires pour jouir des avantages de l’émanci-
parion, qu’en consequence ils nous réqueroient
de la déclarer Émancipée aux termes de l’arti-
cle quatre cent Soixante dix huit du dit code, 
En conséquence et conformément au sus-
dit article, nous juge de paix, obtempérant au 
desir du dit conseil de famille, avons declaré
et déclarons que la Mineure Marie Magdeleine
Lebourcier, agée de vingt ans, est Emancipée, 
la quelle a accepté avec reconnoissance, l’Eman-
cipation qui vient de lui être accordée.
procédant Ensuite au choix et nomination
du curateur pour la dite Mineure, conformément
à l’article quatre cent quatre vingt du code précité, 
Ce choix est tombé à l’unanimité Sur la personne
de Louis Lebourcier, oncle paternel de la dite
Mineure, qui a accepté cette charge, et a En mê-
me temps prêté Serment de la remplir fidè-
lement.
De tout ce que dessus nous avons
Dressé le présent procès verbal dont a été don-
né lecture aux comparants qui ont déclaré
ne savoir signer de ce enquis.
fait et arrèté en notre demeure au
dit Ecommoy, assisté comme dit est, les jour, 
mois et an que dessus./.
Enrégistré à Ecommoy les Treize juin 1827 J. 183
N° 69 reçu Cinq francs, Cinquante Centimes nr
Compris.

(source : Heredis 2014)
Si je reconnais bien tous les membres du conseil de famille, oncles, frère et beau-frère, je suis moins familier avec les articles de loi invoqués. Il est d'abord dit qu'ils sont constitués en conseil de famille au titre de l'article 416 du code civil. 

s.a., Code civil des Français, 1805, Parme, Imprimerie impériale, p. 87
(source : Gallica/BnF)
Il est ensuite dit que Marie Madeleine BOURCIER est émancipée au titre de l'article 478 du code civil.

s.a., Code civil des Français, 1805, Parme, Imprimerie impériale, p. 100
(source : Gallica/BnF)

Il est ensuite procédé à la nomination d'un curateur (son oncle Louis LE BOURCIER) en vertu de l'article 480 du code civil. 

s.a., Code civil des Français, 1805, Parme, Imprimerie impériale, p. 100
(source : Gallica/BnF)

jeudi 25 février 2016

Bail à ferme pour Thomas CHOTARD en 1764

Thomas CHOTARD
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Joseph CHOTARD
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Joseph CHOTARD
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Joseph CHOTARD
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Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Voilà un fait qu'on rencontre bien souvent en généalogie, la sérendipité : le fait de trouver quelque chose par hasard. Ainsi, dans la même liasse que celle qui m'a permis de trouver le contrat de mariage de Louis François GASNIER et Renée BACHELOT, j'ai également trouvé un bail de Thomas CHOTARD, un ancêtre de la même branche, que je n'aurais jamais cherché ici puisqu'il vivait à Fercé (Sarthe), mais alors "en cette ville logé en l’auberge ou pend pour enseigne le grand cerf paroisse de Saint jean de la cheverie". Il loue pour 9 ans un champ à Pierre MASSINNI, huilier. Voici l'acte en question : 

Aujourdhuy quinziéme jour de janvier
mil Sept cens Soixante quatre aprés
midy
Devant les Conseillers du Roi notaires au mans
y demeurans Soussignés
fut present pierre Massinni huillier
demeurant en cette ville paroisse de Saint
Benoit lequel a fait bail à titre de ferme
et non autrement pour le temps et terme
de neuf années entierres, parfaittes et 
Consecutives les unes Suivant les autres
à Commencer de paques prochain et finir
à pareil jour aprés l’expiration d’icelles
à Thomas chotard marchand demeurant
paroisse de fercé de present en cette ville
logé en l’auberge ou pend pour enseigne le
grand cerf paroisse de Saint jean de 
la cheverie à ce present Stipullant et
acceptant Sçavoir est une piece de terre
labourable Contenant un journal ou
environ Sittuée ditte paroisse de fercé
appellée le Champ Pescheloche De present
en friche telle qu’elle Se poursuit et 
Comporte circonstances et dependances
et que led Sieur Chotard a dit bien
Connoitre pour l’avoir veüe et ins[p]ectée
au Sujet des presentes à la charge par
le preneur d’en üser en bon pere de famille
Sans pouvoir abattre aucun bois par
pied n’y par branche fort le taillable
en temps et Saison Convenable et la
[…] couperage reparera et là ou le dit
champ Se trouvera enscemensé, la dernierre
année de la jouissance dud chotard
les bleds en provenans Se partageront
moitié par moitié entre le bailleur
et le preneur, Ses Semence preallablemt
reprises sur le monceau Commun
Sans que pour lors led. Chotard paye de 
ferme et Si led. champs se trouvoit
ensemensé pour la Seconde fois en 
retour, le preneur proffittera Seul
de la paille et du Chaume et les bleds
Seront partagés egallement moitié
par moitié, les Semences aussi
preallablement repreises, le present
bail fait aux charges clauses et Conditions
cy dessus et encorre a la charge par luy
d’en faire et payer de ferme par chacun
an aud bailleur en Sa maison aud
mans cent sols par chacun an en 
un Seul payement dont le premier
Se fera et sera dû à paques que 
l’on Comptera mil Sept cens Soixante
Cinq et ainsy Continuera d’an en an
pendant Et Courant du present bail
au payement de laquelle il a affecté
et hipothequé tous Ses biens meubles
et immeubles presens et avenir
et S’est obligé même par Corps
Suivant l’ordonnance S’agissant
de biens de Campagne dont a Ete
jugé les partyes de leur Consentement
aprés lecture + fait et passé ès etudes
les d. jour et an, a declaré le Bailleur
ne Scavoir Signer enquis Suivant
lord’onnance + delivrer a le preneur
de ses frais une expedition des presentes
aud bäïlleur dans quinzaine
Reçu trente trois Sols pour façon, formullert Controlle
on ne delivrera point l’expedition que quand on la 
demandera en la payeant

(source : Archives départementales de la Sarthe - 4 E 36/272)


À la recherche de Perrine DELBROUCK

Perrine DELBROUCK
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Louis François GASNIER
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Julien LE BOURCIER
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Marie Madeleine BOURCIER
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Modeste Anne Madeleine BOURCIER
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Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Et oui, je ne me suis pas trompé, il s'agit bien de Perrine DELBROUCK, et non de d'ALBROUX, DELLEBOUROU ou DELBROUX comme essaient de l'écrire les prêtres et notaires de l'époque qui ne comprennent pas ce nom qui n'est pas originaire de la Sarthe (certains la prénomment même Pétronille). Vient-elle du Nord ? Vient-elle de Belgique ? Comme on se marie dans la paroisse de la mariée, si je ne peux retrouver son lieu d'origine, je ne pourrai pas remonter sa branche. 

Signature de Perrine DELBROUCK dans l'acte de mariage de son beau-frère.
(source : Archives départementales de la Sarthe - 1MI 407 - p. 21)
Mais reprenons l'ordre des événements. J'étais aux archives départementales de la Sarthe afin de retrouver la famille de Louis François GASNIER, tailleur de pierre, fils de Jean François GASNIER, marchand ferblantier et de demoiselle Perrine DELBROUCK. Je voulais retrouver son contrat de mariage, ainsi que celui de ses frère et soeur, afin de peut-être avoir des renseignements sur sa mère au patronyme étonnant dans la région. 

Le Mans, Les Archives Départementales de la Sarthe dans le quartier de Pontlieue au Mans, 2009
(source : Wikimedia Commons, licence CC BY 3.0)
Grâce au personnel extrêmement gentil des archives départementales de la Sarthe, j'ai pu retrouver un registre des inventaires des contrats de mariage, sorte de gros grimoire reprenant tous les renseignements, montant des dots, professions, etc. Car il y a plus de dix études de notaires au Mans et retrouver ceux de la paroisse Saint-Benoît où vivait Louis François GASNIER revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. 


(source : Archives départementales de la Sarthe - 2 C/3803
Grâce à ce premier document où tout le monde est classé par ordre alphabétique et chronologique, j'y retrouve les trois contrats de mariage, et surtout celui de mon ancêtre, qualifié de Louis GASNIER, tailleur de pierres au Mans, je vois que les futurs s'apportent en dot 20 livres tournois et que le contrat est passé devant maître DUBOIS le 7 novembre 1764. 



(source : Archives départementales de la Sarthe - 4 E 36/272)
Malheureusement pour moi, le notaire écrit comme un cochon et voici la transcription que j'ai réussi à faire (si jamais un paléographe plus aguerri passe par là, je suis preneur de tous nouveaux mots que je n'arrive pas à lire, il suffit de cliquer pour agrandir les images). 

Le deuxieme jour de
novembre Mil sept cent soixante et 
quatre apres Midy
Devant Les Conseillers du roy notaires au mans y 
demeurants Soussignes fut present Louis Gasnier
tailleur de pierre fils de jean Gasnier ferblantier
Et perrine d’albrouk demoiselle assiste dudit
Gasnier Son pere
demeurants ensemble
parroisse de Saint Benoist d’une part
Et renee Bachelot fille de deffunt jean Bachelot
journalier Et de jacquine pottier assistee de la ditte
pottier Sa mere Estant assiste de jean Chopin
journallier Et janne bachelot, de pierre Bachelot
de jacquine Bachelot Epouse de julien
Gontier Ses frere Beaufrere et Soeurs demeurants
ditte parroisse de Saint Benoist D’autre part
Entre lesquelles partyes ont Este fait les Conventions
matrimoniales qui Suivent Cest a Sçavoir que ledit
Louis Gasnier Et la ditte Renee Bachelot Se font de
P[…] agrement Et Consentement à Leur parents Cy 
dessus Et autres presens En foy de mariage […] Celuy
Sollemnise [?] En face de notre mere Saint Eglise
les Empechement Cessant auquel mariage ils
[…] Chacun la Somme de
vingt livres qu’ils ont des biens Et afermes avec […]
a present Et Ce de leur reserves […] 
[…] les dits futurs les Communauté de Biens du jour de 
La Benediction […]
[…] De la Coutume de Cette provence a laquelle
Communauté ils porteront Et metterons […] et Chacuns leurs
dit Effets Et a laquelle Communauté la ditte future Et
les Enfans qui naissent du futur mariage pourront
[…] foy Et quantes Ce faissant [?] reprendront
[…] la ditte femme de vingt Leurs mais Exem
Ce qu’ils […] y avoir Este […]
[…]
[…] led futur […]
quelle y Eust parlé Sy fuct obligee ou y Eust Este
Condamnee aura laditte future […] Coutume Sur
les Bans dud. futur […] les fruits duquel
[…] 
[…] demande judiciaire, Et fait
[…] En presence de mathurin marin des marais
Cordonner et Louise roger Son Epouse amis des futurs
[…] les dits Comparants de Leur Consentements
apres lecture fait Et passe au dit Mans lesdites
[…] Et ont les futurs Etablis Son […]
declaré ne Signer Enquis

Remontant les GASNIER et fouillant dans les paroisse du Mans, je les ai retrouvé dans la paroisse du Crucifix, c'est-à-dire la cathédrale Saint-Julien du Mans. C'est une famille de notable, tous les parrains sont "vénérables et discrets maîtres" chanoines de la cathédrale et les marraines des "demoiselles" (comme Perrine DELBROUCK qui est également qualifiée de demoiselle). Si je ne retrouve pas encore l'acte de mariage GASNIER-DELBROUCK (ils peuvent tout aussi bien s'être mariés à Bruxelles où je ne sais où), j'ai en revanche, grâce au mariages des frères et soeurs, et au fait que Jean François GASNIER savait signer, pu reconstituer une cellule familiale qui va enfin m'aider pour cette famille (voir mon arbre en ligne mis à jour). 

(source : Heredis 2014)
J'ai donc reconstitué ce qui semble être la fratrie grâce à laquelle je sais que Jean François GASNIER et Perrine DELBROUCK se sont mariés avant 1731. Jacques Julien GASNIER, le frère, va m'être utile, car il était prêtre à la cathédrale du Mans, puis chanoine de Troo (Loir-et-Cher). Or, les prêtres ne faisaient plus partie du tiers-état (nous sommes sous le règne de Louis XV) et donc sont relativement renseignés aux archives en tant que "notables" de leur époque. Enfin, ma journée s'est achevée avec les archives en ligne où j'ai retrouvé l'acte de baptême de mon ancêtre Jean François GASNIER parfaitement écrit en 1702 dans la cathédrale du Mans. 

(source : Archives départementales de la Sarthe - 1MI 415 - p. 668)
Le Vingt quatre Juin mil sept cent deux à esté
baptisé Jean francois fils de jacques gagnié marchand
Et de Julienne boileau son Epouse, à esté parain
venerable et discret mre francois portail prestre
chanoine de Cette Eglise du Mans mareine damoiselle
charlotte francoise pean duchesné par moy prestre Et
Curé Soubsigné

mercredi 24 février 2016

Vente publique des meubles et effets de Julien LE BOURCIER

Julien LE BOURCIER
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Marie Madeleine BOURCIER
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Modeste Anne Madeleine BOURCIER
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Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Bernard-Jean-Hyacinthe JAILLOT et Jean-Baptiste DELAHAYE, Le Gouvernement Genéral d'Orléans qui comprend l'Orleanois, le Blaisois, la Touraine, l'Anjou, le Maine, le Perche, la Beauce, le Vendosmois, le Gastinois, le Nivernois, le Berry, l'Angoumois, l'Aunis & le Haut et Bas Poitou / Dédié à S.A.R. Monseigneur le Duc d'Orléans Régent du Royaume, 1721, Paris, Chez le Sr. Jaillot (source : Gallica/BnF)
Nous sommes dans la commune de Marigné (Sarthe) le 14 juin 1827. Julien LE BOURCIER, tailleur d'habits, vient de mourir, et ses enfants sont allés chez Edmé-Julien GARNIER, le notaire, afin de procéder à une vente de ses  biens en guise d'inventaire après décès. La vente a lieu à la requête des héritiers suivants : 

  • sieur Julien LE BOURCIER, maçon
  • sieur Toussaint HIRBEC, scieur de long et Anne LE BOURCIER son épouse
  • Joséphine LE BOURCIER
Les trois sont nés du premier mariage entre Julien LE BOURCIER et Anne HAUDOIN.  Est également présente la fille issue de son second mariage avec Marie GAGNIER (appelée Louise dans l'acte) : 
  • Marie Madeleine LE BOURCIER (notre ancêtre) qui est dite mineure de 19 ans et émancipée (voilà un autre acte à aller chercher) et qui comparaît sous l'autorisation de son curateur sieur Louis LE BOURCIER, cultivateur. 

(source : Archives départementales de la Sarthe - 4 E 105 art. 222)
"Lesquels Comparants ès dits noms ont dit avoir fait 
annoncer à la manière accoutumée, en cette Commune de Marigné, qu'il
Serait Cejourd'huy procédé au bourg de marigné, à la vente publique
au plus offrant & Dernier encherisseur de tous les meubles et effets
dépendant de la Communauté qui a existé entre le dit défunt sieur
Julien Le Bourcier et Anne haudoin sa première femme et 
a Continué avec Laditte Louise Gagnier Sa Seconde épouse, ainsi
que de ceux dépendans de la Succession du dit feu Sieur Julien
Le Bourcier ..."

Ils font donc comparaître volontairement le sieur Louis JOUBERT, marchand et crieur ordinaire pour procéder aux enchères. Je pense que la vente a été décidée car les deux fils n'ont pas repris l'activité de tailleur d'habits (l'un est maçon, l'autre scieur de long) et les filles n'en ont pas épousé non plus. Ils n'avaient donc plus d'intérêt de posséder le tissu et le matériel de tailleur de leur père. 

Voici donc les acquéreurs de cette vente du 27 juin 1827 : 
  • Joséphine LE BOURCIER (héritière) : une crémaillère et son crémaillon (1,05 F), une pelle à four et une pince (2,60 F)
  • Sieur Jean BOURMAULT : deux marmites de fonte dont une garnie de son couvercle et une cuiller à pot (1,70 F), quatre clayes (1,45 F)
  • Marie Madeleine LE BOURCIER (héritière) : une marmite de fonte et une soupière avec son couvercle (1,10 F), un plat, trois pots et un huilier de différentes terres (0,60 F)
  • Sieur Joseph FOUGERY : quatre plats creux et une terrine de différentes terres (0,65 F)
  • Sieur Julien LE BOURCIER (héritier) : un plat et onze assiettes de différentes terres (0,75 F), deux râteaux à dents de fer et une briole (1,90 F)
  • Sieur Julien FREULON, cultivateur : un gris, un chandelier à oribour (?), une broche à percer et une barre de fer (1,40 F), une bouteille à huile (1,30 F), trois verres et trois bouteilles de verre (1,10 F), un moulin pour moudre des pommes de terre et deux broyes (6,70 F), un cuvier, et une selle à lessive (6,05 F)
  • Sieur François HIRBET : une poisse et un chandelier de fer blanc (2 F), six paillons (1,20 F)
  • Toussaint HIRBEC (héritier) : une échelle et un morceau de bois (0,50 F), une pelle, une fourche et une bêche (4,45 F)
Puis, le notaire conclut l'acte de la façon suivante : 

(source : Archives départementales de la Sarthe - 4 E 105 art. 222)
Qui Sont tous les meubles & effets que les
Comparants ont déclaré Vouloir Vendre cejourd'huy
attendu Le peu de personnes qui se sont présentées
pour acquérir. En conséquence nous nous Sommes
retirés & avons remis la Continuation De la présente
Vente sur L'invitation des comparans, au huit juillet

Nous retrouvons donc les mêmes protagonistes lors de la vente publique qui a lieu à Marigné le 8 juillet 1827 et où furent vendus les objets suivants (dont beaucoup à celui qui a mené les enchères) : 

  • Sieur Louis JOUBERT : deux futs de quart et un fut de laine (?) vides (8,90 F), une guinde, six cercles et une corbeille (0,60 F), une cage et un cuillardier de bois (1,95 F)
  • Sieur François BOURCIER, journalier : un cuvier et un fut de boisseau (1,80 F), un gilet de velours et un autre d'étoffe (3,40 F), un pantalon de toile barrée et un gilet d'étoffe (0,80 F)
  • Sieur Julien LE BOURCIER (héritier) : une scie garnie de son arc, trois vilebrequins et un mauvais panier (1,30 F), quatre chaises enfoncées de jong (1,60 F), un drap de toile commune et une couverture de toile teinte en noir (5,40 F), deux pantalons d'étoffe grise (2,30 F), une culotte, un canneçon et un gilet le tout de toile (0,65 F), un habit de serge de seigneur (3,40 F), une veste d'étoffe grise (2,25 F), 
  • Sieur Jacques JOUANNEAUX : quatre paniers (1,10 F), une huche en bois de chêne garnie de son couvercle (2,80 F), trois mouchoirs et une cravate (3,15 F), deux selles, une table et un tabouret (0,75 F)
  • Sieur Toussaint HIRBEC (héritier) : une petite charrette garnie de ses roues (8 F)
  • Sieur Pierre OLLIVIER, marchand : un paillon avec plusieurs ferrailles (0,55 F), quatre pots et un réchaud de différente terre (0,95 F)
  • Sieur Julien FREULON : une pelle de four et un mât (0,50 F), quatre mouchoirs et un bonnet de coton (1,90 F) 
  • Sieur Jean MEUNIER : deux fers à repasser, différents boutons de bois et deux passes carreaux (3,25 F) 
  • Sieur Julien PROUST, scieur de long : une armoire à deux battants, garnie d'un tiroir non fermant à clef, le tout de sapin (28,30 F), un chaudron en fonte garni de son anse et un tamis (5 F), une table de chêne et de guignier garnie d'un tiroir non fermant à clef (3,30 F)
  • Sieur François HIRBET, scieur de long : deux chapeaux (1,10 F), un pantalon et un gilet de coton (2,15 F) 
  • Françoise MOLIÈRE, domestique chez M. Dubois : une couette et un traversin à taie de toile remplis de plume mêlée (21,10 F) , deux oreillers de toile commune remplis de plume d'oie (5,15 F), un bois de lit de guignier et un tour de lit avec une paillasse et une carrie (8,10 F)
  • Joséphine LE BOURCIER (héritière) : une couverture de laine verte (6,90 F)
  • Sieur Jacques BOUCHER : cinq paires de ciseaux propres à tailler des habits (1,75 F)
  • Sieur CLOCHET dit Martin, marchand : deux kilogrammes de fil (6 F), deux draps de toile commune (6,95 F)
  • Sieur Joseph FOUGERY : deux mètres trois cent quatre vingt un millimètres deux aulnes de toile commune (3,60 F)
  • Jeanne RENAUDE : une poche et une nappe de toile (1,70 F)
On remarque de Julien LE BOURCIER fils (qui a fait les campagnes de Napoléon jusqu'en Russie et est revenu vivant dans la Sarthe) achète un grand nombre d'objets également. Notre ancêtre Marie Madeleine n'achète rien à cette deuxième vente. C'est en tout cas une manière d'avoir une idée des possessions d'un tailleur d'habits né dans les années 1750 et décédé en 1827, qui a donc traversé les troubles révolutionnaires le long de sa vie. 

mardi 23 février 2016

Un mystère de plus pour Virginie MONORY

Virginie MONORY
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Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Continuant d'explorer les recensements, je viens de découvrir un fait déjà pointé dans l'article précédent : le fils aîné (ou la fille aînée dans notre cas) vit avec ses grand-parents et non avec ses parents ? S'agirait-il d'une tradition oubliée du passé ? Toujours est-il qu'en cherchant Virginie MONORY dans le recensement de 1856 (elle est née en 1850) à Saint-Loup-des-Chaumes (Cher) où son père vivait et était adjoint au maire, j'ai été surpris de la voir absente du foyer.

(source : Archives départementales du Cher - 27J 0088 - p. 8)
On y voit François MONORY et sa femme Victoire ROBERT, leurs enfants Frédéric, Hippolyte et Clémence et leurs deux domestiques. Mais aucune trace de la petite Virginie âgée de 6 ans. C'est alors que je me suis souvenu de l'avoir vue en 1872 (l'année de son mariage avec Pierre FRÉMEAU) vivre à Châteauneuf-sur-Cher chez ses grands parents, Pierre Claude ROBERT et Jeanne Virginie DOUARD

(source : Heredis 2014)
Je suis donc retourné à Châteauneuf-sur-Cher en 1856 pour voir si elle ne vivait pas déjà chez ses grands-parents et je l'ai retrouvée. 


(source : Archives départementales du Cher - 27J 0080 - p. 12)
Pourquoi une petite fille de 6 ans ne vit pas avec ses frères et soeurs ni avec ses parents, mais dans une toute autre fratrie ? Pourquoi surtout continue-t-elle d'y vivre sur le long terme comme on le voit dans le recensement de 1861 ?

(source : Archives départementales du Cher - 6M 0010 - 14)
Il apparaît donc de ces recensements que Virginie MONORY n'a jamais vécue avec ses propres parents ni avec ses frères et soeurs et j'en ignore totalement la raison. Encore un mystère qui n'aura probablement jamais de réponse...

dimanche 21 février 2016

Épouser la domestique

Benjamin PERLY + Étiennette THEILLAY
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Louis Benjamin PERLY
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Joseph PERLY
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

S'il est une histoire bien connue de nos sociétés anciennes, c'est celle du "troussage de domestique". Et comme toute histoire, elle se base sur des faits réels. Dans ma généalogie, je ne compte plus les cas, du XVIe siècle au XXe où nos ancêtres ou leurs collatéraux se sont retrouvés dans cette situation, qu'ils soient domestique ou patrons. C'est le cas d'Alexis PERLY, fils de Benjamin PERLY et d'Étiennette THEILLAY et frère de mon ancêtre Louis Benjamin PERLY. En explorant le recensement de 1872 à Lanthenay (Loir-et-Cher), je découvre une information intéressante. 

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 2 MILN R124 - p. 207)
Tout d'abord, je constate que mon ancêtre Joseph, âgé alors de 8 ans, vit avec ses grands-parents plutôt qu'avec ses parents pour une raison que j'ignore. Benjamin PERLY est propriétaire vigneron et a l'habitude d'avoir toujours une domestique dans son foyer. En 1872, il s'agit de Silvine FRAUDET. Ce nom me dit immédiatement quelque chose, et en effet, je retrouve dans mon fichier généalogique une femme homonyme, du même âge, avec la même profession et étant né au même lieu. 

En effet, en 1874, Alexis PERLY épouse Madeleine Silvine FRAUDET, la domestique de ses parents ! A-t-elle essayé de se sortir de sa condition en épousant le fils du patron ? Ou est-il tombé amoureux de la jolie domestique et décidé de l'épouser ? Nous ne le saurons jamais, mais ce couple n'aura pas d'enfants, ce qui permet d'évacuer un mariage de convenances suite à une grossesse imprévue. 

vendredi 19 février 2016

Des sources secondaires

En ce moment, je reprends mon tableau de renseignements sur mes ancêtres pour vérifier s'il ne manque rien. Et j'en profite pour chercher des renseignements sur Geneanet, Gallica et Google (les trois G de la généalogie). C'est ainsi que j'ai retrouvé ma grand-mère sur le site du CSA (ne jamais négliger de chercher les femmes avec le nom de leur mari). 

(source : Site internet du CSA)
Ou bien, dans un recensement, que j'ai retrouvé mon arrière-arrière-grand-mère, Eugénie Camille PÉROLAT, qui vivait au 15 bis rue Jacob Bunel à Tours (Indre-et-Loire) en 1906, et où j'ai découvert qu'elle était nourrice. Ce métier n'apparaissait jamais dans les actes, et pourtant, elle a deux enfants en nourrice dans sa maison en 1906. 

Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

(source : Archives départementales d'Indre-et-Loire - 6NUM5/261/010 - p. 46)
Eugénie Camille PÉROLAT en 1928
(source : Archives personnelles)
Mon arrière-grand-père, Pierre Joseph Émile Ernest PERLY a donc été élevé avec deux frère et soeur de lait : Marcel ENJALBERT et Lucienne VILANE. Il ne faut donc jamais négliger les sources secondaires qui peuvent nous apporter de précieuses informations, notamment sur les femmes, sur lesquelles nous possédons généralement moins de renseignements. 

vendredi 12 février 2016

Découvertes dans le cabinet des titres d'Hozier

Raymond de SAINT-CLAR
|
Anne de SAINT-CLAR de PUYMARTIN
|
Jean de LOSSE
|
Jean de LOSSE
|
Jean de LOSSE
|
Charlotte de LOSSE
|
Françoise de BAUDET
|
Catherine d'ARLOT de FRUGIE
|
Madeleine CHEVALIER
|
Jean VEYRET
|
Pierre VEYRET
|
Catherine VEYRET
|
Élisabeth BOULESTEIX
|
Jean DESVEAUX
|
Pierre DESVEAUX
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Je me suis amusé à explorer les fonds généalogiques de Gallica, et je suis tombé sur le Recueil historique de l'Ordre de Saint-Michel, établi sur titres, actes et monumens autentiques et d'après les historiens les plus accrédités établie par Jean-François d'HOZIER, à l'époque où Louis XIV veut vérifier la noblesse de sa cour. Et je suis tombé sur un petit encart concernant mon ancêtre Raymond de SAINT-CLAR, nommé chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1570. 

Jean-François d'Hozier, Recueil historique de l'Ordre de Saint-Michel, établi sur titres, actes et monumens autentiques et d'après les historiens les plus accrédités, 1701, p. 1115
C'est un document intéressant, on voit qu'il est seigneur de Puymartin (d'où l'ajout du nom de la terre au nom de famille chez sa fille, comme cela se faisait fréquemment. On y voit la mention de ses parents, Geoffroy de SAINT-CLAR et Gabrielle COTHET, et la description de son blason.

J'y ai également retrouvé François de LA JUGIE du PUY du VAL, l'un de mes rares ancêtres très anciens dont j'ai un portrait. 


François de LA JUGIE du PUY du VAL
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Philiberte de LA JUGIE
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Françoise de VABRES
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Jean de LOSSE
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Charlotte de LOSSE
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tous ceux du dessus


Jean-François d'Hozier, Recueil historique de l'Ordre de Saint-Michel, établi sur titres, actes et monumens autentiques et d'après les historiens les plus accrédités, 1701, p. 1146
On voit que c'est un personnage plus important et qui bénéficie d'une notice plus grande. Il était conseiller du roi en son conseil privé, il a refusé de massacré des huguenots (ce qui l'a fait suspecter de protestantisme. On y retrouve bien la mention de ses parents tels que j'ai pu les retrouver dans d'autres ouvrages. 

(source : Geneanet)
Il y en a sûrement de nombreux autres, car j'ai beaucoup de chevaliers de cet ordre dans mes ancêtres. Un document à fouiller assurément, écrit sous la cour de Louis XIV par les généalogistes du roi. 

mercredi 3 février 2016

Quand la Révolution arrive dans les villages de Haute-Vienne

Jean GIRY + Jeanne DIJAU / DIJOUX
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François GIRY
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Marie GIRY
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Louise BESSE
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Alors que je recherche la descendance de mes ancêtres Jean GIRY et Jeanne DIJAU à Saint-Mathieu (Haute-Vienne), je suis tombé sur un petit témoignage historique dans le registre paroissial de 1791, indiquant que même dans les villages du Limousin, on a eu vent de la Révolution. 


(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 168 / 2 - p. 138)
Le dimanche vingt trois Janvier 1791
a neuf heures du matin en Leglise de la commune
et psse de St. mathieu chef Lieu de canton a lissue
de La messe, & en presence du conseil général de 
La Commune & des fideles assemblés Martial
cruchaud curé deladte paroisse Cest presenté &, 
a dit qu'en Execution du decret de lassemblée nationale
du 27. 9bre. dt. Sanctioné par le Roy Le 26. Xbre. aussy
dernier et publié en cette municipalité Les 16. Jer.
1791. Il venoit avec empressement preter Le Serment
civique prescrit par ledt. decret, & de fait Ledt.
Sieur curé aprés un discour dans Lequel Il a 
Exprimé Ses Sentiments dattachement a 
La nouvelle institution a prononcé a haute, et 
intelligible voix, et La main Levée Le Serment
Solemnel de [...] avec Soin Sur les fideles de la 
paroisse confiée a Ses Soins d'Etre fidele a la nation
a La loi, et au Roy, et de mintenir de tout Son 
pouvoir La constitution decretée par Lassemblée
nationale et aceptée par le Roy

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 168 / 2 - p. 139)
Ensuite Cest Egalement presenté pierre damet
vicaire de cette paroisse qui en presence de 
Lassemblée nous a Rapelé que Le 30. 9bre
dt. Il avoit préte Le Serment Requis par le 
decret. Comme de fait Verification faitte
des Registres de la municipalité nous Lavons
trouvé conforme en La maniere qui Suit. Je
jure de Remplir avec Exactitude les fonction
de mon ministaire d'Etre fidele a La nation
a la loi, et au Roy. de mintenir de tout mon 
pouvoir La constittion decretée par
Lassablée nationale et acceptée par le Roy
de tout quoy nous maire et officier municipaux
Soussignés avons dressés Le present proces
Verbal Les Jour, moi, et an ci dessus